Dans les Inrocks de cette semaine, page 44, le journaliste Pascal Dupont traite de la diminution du nombre de divorces en Europe, deux ans après le début de la crise financière internationale. Quelques chiffres et explications suffisent à faire apparaître le phénomène sous un tout autre jour.
A l’école, on nous raconte l’essor du divorce par la progression des droits (du côté des femmes en particulier), l’essoufflement de la religion et des traditions ou encore l’inflation de la nuptialité.
L’étude européenne citée dans l’hebdo montre au contraire qu’en Espagne ou au Royaume-Uni, la mauvaise conjoncture économique retarde les prises de décision (ou la prononciation) des séparations (-20 points). Les couples trouvent un terrain d’entente, voire cohabitent…
Cette mise en abime du divorce par le prisme de l’argent donne un éclairage terriblement rationnel au mariage, nous rappelant aux sombres heures des mariages arrangés. Un comble pour un usage traditionnel prétendument disparu. Au même titre qu’on se marie pour des motifs économiques, on divorce pour des motifs économiques.
En poussant un peu le bouchon, on peut émettre l’hypothèse que le divorce est moins une défaite de l’Amour qu’un choix très rationnel. Un meilleur partenaire doté d’une situation plus confortable peut nous écarter de notre couple pour des raisons tout à fait valables d’un point de vue économique.
En dé-filant la métaphore, on se rend d’ailleurs compte que c’est de cette manière que moult des décisions sont prises. Si un yahourt A ne me convient plus, je passe au B ou au C et on n’en parle plus. Entre temps, j’analyse les avantages et inconvénient à opter pour l’un plutôt que pour l’autre, je me renseigne dans mon entourage, je consulte des spécialistes (au moins pour les gros achats)…
L’analogie entre le développement du divorce et celui de la société de consommation est un peu cliché mais néanmoins assez saisissant.
On nous a dit d’être des agents économiques autonomes? Soit.
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