J’aime le concept de réactance : faire le contraire de ce qu’on nous dit de faire au nom de la liberté de choix.
Il incarne la réaction que nous devrions avoir vis à vis de la normalisation des insights (moi le premier).
L’insight est évanescent par nature. Une fois émis, sa fraîcheur s’évanouit. L’insight est une première gorgée de bière et ne devrait jamais prétendre à un autre rôle que provoquer un chouette petit étonnement.
Cela ne veut pas dire qu’il perd sa pertinence une fois énoncé. C’est son effet euréka qui disparaît. Une fois émis, l’insight devient au mieux un enseignement, au pire un cliché.
L’insight n’est pas une vérité mais une manière différente de regarder les choses. Tout ce que les gens ne savent pas est un insight. Tout est potentiellement insight, tout est affaire de rhétorique et d’argumentation. Je rêve de conférences Berryer où des marketeurs viendraient plaider pour des insights imaginaires.
Nous sommes des avocats au service des idées. Qu’elles soient criminelles ou non, c’est un autre problème. Le génie des grands pénalistes est de défendre consécutivement des orphelins et des enfoirés.
Rien ne vous empêche d’expliquer à un client que les yaourts entretiennent le complexe d’Oedipe ou qu’un modèle automobile gagnerait à être perçu comme un signe d’échec personnel. C’est le génie des grands publicitaires.
Allez à l’encontre de ce qu’on attend de vous, c’est le meilleur moyen de créer de la différence, des aspérités et des idées neuves.