
Les métiers de la communication ont fait de la simplicité une valeur cardinale*. Transmettre une idée en quelques secondes résume notre métier depuis sa création.
La culture de la simplification est naturellement implantée chez les communicants. Transformer un problème en opportunité, changer le chaos en ordre, prendre de nouvelles directions par une lecture inattendue d’une situation… Tout ce que nous faisons doit être raconté en 3′, sous peine d’être inefficace face à un directeur marketing ou une personne en magasin.
Simplifier, c’est renoncer à l’exhaustif. Toutefois, simplifier c’est oser les passerelles, les analogies, la schématisation favorisant la compréhension.
Simplifier, c’est accepter de transfigurer un objet. Offrir une réponse qui sort des cases des expertises et qui permet de dépasser les barrières. Simplifier demande la vision intégrale d’Edgar Morin.
C’est tout le paradoxe de la simplicité. D’un côté, on gomme la complexité d’un objet. De l’autre, on en favorise la compréhension par emprunt et par re-complexification de l’objet.
Cela résume bien le concept de décomposition-recomposition cher à Morin. Il n’y a pas de nouveauté sans déclin de l’existant. Rien ne se créée, tout se transforme.
“Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve” (Friedrich Hölderlin).
Tout est dans tout.
C’est aussi une définition des métiers de la création à garder en tête. La créativité consiste à rassembler des éléments épars pour en faire des propositions inédites et pertinentes. Cette définition dépasse de loin la créativité. Elle est une exigence de reconnaissance de la complexité et de la pensée systémique dans la vie en général.
Les causalités rationnelles classiques A = B sont dépassées et insuffisantes. Montaigne a vécu.
Vive les idées larges.
*Une étude internationale de la simplicité :
Salaud de processus cognitif
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