On n’utilisera pas cette courte conférence de Jason Fried pour montrer à quel point un excellent insight de départ ne garantit pas une recommandation de qualité. C’est de cet insight dont on va parler.
Quand on interroge les gens sur leurs moments de productivité au travail, pas un seul n’évoque les horaires de bureau. On se rappelle de cet éclair de génie tombé sous la douche, en train de se raser, pendant son jogging, tôt le matin ou tard le soir en charrette. Jamais entre 10 et 19h pendant les réunions qui ponctuent les journées de travail.
Qu’en déduire ?
D’abord que les métiers de cadre sont structurellement menacés par la technocratie. Pendant une journée de semaine, un ouvrier travaille, un agriculteur travail, un serrurier travaille. Un cadre décide, donc pèse, sous-pèse, hésite, revient sur ses mots. Donc perd du temps. Donc on créé des super-structures décisionnelles qui finissent par multiplier les zones de friction.
Ensuite que les horaires – en tout cas pour les cadres – sont une pantomime sociale. Mais si les grandes idées adviennent systématiquement en dehors des plages traditionnelles, ne devrions pas faire des journées plus courtes intégralement dédiées à la prise de décision afin de maximiser les chances d’être touché par la grâce en dehors du bureau?
Finalement à quoi servent les lieux de travail? Si l’open space est un lieu de prise de décision plutôt que de réflexion (contrairement à ce qu’investissent les entreprises moderne et jeunes façon Google), faut-il vraiment attribuer des bureaux individuels? Faut-il vraiment créer des lieux incitant les gens à rester au bureau?