Nous sommes en présence d’un – sinon du – meilleur film publicitaire français de cette année 2017.
La question qu’il pose : l’absence de la marque (au-delà de la stratégie 100% catégorielle des “courses positives”) est-t-elle un problème ?
Après avoir rapidement sondé mon entourage, nous sommes en présence manifeste de deux camps :
- Ceux qui pardonnent. Ceux qui préfèrent se laisser raconter une belle histoire avec des beaux produits, ce qui peut sembler tarte mais ce qui est en vrai extrêmement compliqué pour un distributeur. Ceux qui respectent le craft du film. Ceux qui observent que cette campagne apparait dans les feeds Facebook de citoyens lambda, ce qui constitue déjà un signe de succès.
- Ceux qui ne pardonnent pas. Ceux qui ne voient que de l’argent jeté par les fenêtres, ceux qui estiment que l’attribution de cette campagne est sacrifiée. Ceux qui considèrent qu’un retailer ne devrait penser qu’au commerce, sous peine de perdre son temps.
Je suis dans la 2e catégorie.
Et vous?
à partir du moment où ca crée un débat et les gens commencent à en parler c´est gagné non?
et puis j´ai l´impression que quand les gens en parlent, ils disent ´la pub Intermarché´ (un peu comme le titre de ton post)
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On en parle entre publicitaires…
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Attribution –> Bonne, comme le dit Thomas. OK y a pas ce putain de générique à la “U, les nouveaux commerçants”, mais mon Dieu, ça fait plaisir.
Stratégie –> les gros retailers sont en danger, à cause de ces connards de français qui se mettent à bouffer bio, à arrêter d’acheter les grandes marques et MDD qui mettent n’importe quoi n’importe où. Ok on parle d’une part minoritaire mais montante. Sans parler des débats sur le “stop au goinfrage, manger moins/mieux…”. Donc ouais, raconter que tu peux bien manger avec Intermarché en prenant un prétexte mignonnet, ça me paraît malin. Faudrait appuyer ça par plus de preuves, mais on sort de “quiestlemoinscher.com”.
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Mais comment tu sais que leur attribution est bonne? Tu vois des logos partout?? Peu importe le fond du message ce n’est pas le sujet
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L’accroche est émotionnelle, sur le plan scénaristique c’est forcément efficace. A la question “pourquoi acheter / consommer”, les images répondent : “pour se faire plaisir et partager avec les amis”. La question mercantile est évacuée, le plaisir ici réside moins dans le budget que l’on dépense que dans l’attention qu’on porte aux autres. Ensuite il y a une manipulation (une publicité sans manipulation n’est pas une publicité) consistant à suggérer qu’en faisant ses courses on peut trouver l’amour. L’idée subliminale que ce clip cherche à installer, c’est qu’en dépensant ses sous dans une grande surface, on peut avoir du bonheur. Or l’équation “dépenser de l’argent” = “bonheur” est très exactement celle du consumérisme issu du capitalisme matérialiste. L’argumentaire dévoilé est un syllogisme : proposition 1 : “quand on fait ses courses, on rencontre des gens”. Proposition 2 : à force de rencontrer des gens, on a des chances de trouver l’amour.
Inférence illogique (mais apparemment logique) : il faut dépenser de l’argent dans les grandes surface pour être heureux.
Le clip est mignon, ce qui est derrière est puant. Une excellente publicité, je suis d’accord.
Merci de l’avoir partagée ;)
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Merci pour votre commentaire. Je tiens tout de même à préciser que je ne suis absolument pas d’accord avec vous. Vous avez une vision du métier que je ne soutiens pas.
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Ici, on est dans le cas classique de le marque qui change d’agence suite à une grosse compet’ et qui laisse champ libre aux créas sur sa première production. Ne vous inquiétez, on va retrouver le bon vieux gros logo dès les prochaines campagnes. Sinon, le film est top, ça c’est sûr
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[…] Pour ou contre la dernière campagne Intermarché ? (je peux faire amende honorable à ce sujet : ce film a ramassé le grand prix Stratégies des annonceurs, même si je maintiens un risque de faible attribution) […]
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[…] intrinsèque. C’est la campagne QC35, la ferme d’anchin, BK x IA, j’y vois aussi l’amour d’Intermarché. Ce registre m’a l’air bien adapté aux sujets innovants qui ont besoin d’émotion […]
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[…] suis loin d’être un fin analyste publicitaire mais je connais la catégorie automobile : cet exercice de marque ne sera pas bien attribué et […]
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