Il y a quelques jours, dans le journal, Philippe Moati, cofondateur de L’Observatoire société et consommation (Obsoco), au sujet des habitudes de consommation qui resteront après la crise du covid-19 :
La période que nous venons de vivre, propice à l’introspection, a renforcé l’envie de changer de pratiques chez ceux qui étaient déjà engagés sur cette voie. Mais ceux qui ont à gérer une baisse de revenus seront moins enclins à refaire le monde.
Aussi, sans parler de reboot façon Stratégie, de mon point de vue, deux chemins s’offrent aux marketeurs. Il est important de garder en tête que ces deux chemins existent depuis des dizaines d’années. La crise du Covid n’aura fait que les accentuer.
Option 1 : continuer à creuser le fossé en imaginant des produits pour les riches et des produits pour les pauvres. Se raconter que tout le monde aspire à devenir riche. Laisser mijoter quelques mois et observer le malheur. Celui des gilets jaunes, celui des gens qui ne pourront pas partir en vacances cet été, celui de ceux dont le pouvoir d’achat va être grevé par le covid.
Option 2 : décreuser le fossé. Trouver des arguments qui réunissent les Français, qui allègent le sentiment de classes sociales, qui créent des passerelles, qui ne stigmatisent pas ceux qui vont continuer à manger du pain de mie industriel et acheter des t-shirts chez H&M. Qui glorifient les métiers de la première/deuxième ligne, qui redonne de l’importance à l’humain au détriment du matériel.
Peu importe les schémas de consommation, les désirs de numérisation ou les aspiration sécuritaires des Français.
Le vrai sujet c’est d’arrêter de flatter les inégalités et profiter de ce reboot pour redonner de la valeur aux belles personnes plutôt qu’aux beaux objets.