Je n’y connais pas grand chose en histoire de l’art, c’est en pur amateur que j’engage cette courte digression née d’une conversation tardive.
Amateur de raccourcis, j’aime la vision de l’évolution de l’histoire de l’art par Régis Debray :
- L’idole : l’objet sacré et divin
- L’icône : la représentation trivialisée
- L’expérience : l’oeuvre à vivre et à ressentir
Ce qui m’intéresse ici, c’est la présence de l’individu dans chacune des 3 phases :
- L’idole : l’individu se prosterne.
- L’icône : l’individu se tient en face.
- L’expérience : l’individu interagit.
Chacune des 3 étapes raconte une montée en puissance de l’individu dans la production et la réception de l’oeuvre d’art.
L’histoire de l’art est une lente route vers l’apparition de la présence de l’homme : dans le style pictural qui abandonne la représentation fidèle du monde, dans l’apparition d’indices manufacturés (traces de coups de pinceau, traces de burins…), l’apparition la signature des oeuvres… La liste est longue.
Bref, l’histoire de l’art raconte l’hubris de l’homme sur la nature.
C’est probablement pour cela que l’art est un vecteur institutionnel de puissance et qu’il intéresse les élites de la planète.
Il est symptomatique de notre vanité sur la nature.