Je ne suis passé longtemps chez Ogilvy mais les quelques ouvrages écrit par ce publicitaire génial m’ont marqué. Au-delà d’un sens de la formule propre aux grands rédacteurs, Ogilvy était aussi un immense manager. Cette citation est une de mes préférées.
Je suis hanté par ma première vraie expérience désagréable du travail. Alors planneur chez Naked, nous étions mandatés sur un sujet grande conso, en collaboration avec l’agence de publicité référente.
En tant qu’agence de consultants externes, les agences de pub ou les agences médias nous mettaient souvent des bâtons dans les roues. Pourtant dans ce cas présent, nous n’avons pas seulement buté relationnellement. Je me suis fait dézingué de personne à personne par la patronne du planning stratégique. J’avais 23 ans. Elle une cinquantaine.
Nous devions aider cette agence de pub à intégrer tous les points de contact de *l’expérience de marque* autour d’une grosse idée ombrelle. A l’époque l’agence de pub peinait à dépasser une logique haut de funnel composé d’un 30 secondes et de quelques affiches alors que le client lui réclamait de la créativité, du digital, de la consistance tout le long du funnel.
La mission a fini par accoucher dans la douleur. J’en garde un mauvais souvenir mais ce n’est pas le sujet.
Cette phrase de David Ogilvy me tourne dans la tête car maintenant que je manage, je repense à cette planneuse et aux équipes qu’elle devait gérer à l’époque.
Comment manager les jeunes de cette manière ? Comment leur donner confiance ? Comment leur donner envie d’aller plus loin ? Comment leur donner envie de nous dépasser ? Comment a-t-elle pu créer l’adhésion ? En avait-elle après moi personnellement ?
Il ne faudrait jamais manager les gens autrement qu’en les invitant à nous dépasser, autrement ils finiront toujours par s’ennuyer, voir nous haïr.
Si on ne manage pas les équipes pour qu’elles deviennent des géantes, alors on restera toute sa vie une entreprise de nain.
C’est ce qui est arrivée à l’agence de la méchante planneuse.