J’ai beaucoup aimé ces pages parues dans Libération. Elles sont dédiées à la fatigue.
On y retrouve un certains nombre de thématiques intéressantes.
L’absence visible d’une fin du virus rend las. Epuise mentalement. Comme si la non-perspective d’une perspective était fatigante.
La dépendance aux annonces gouvernementales engendre un sentiment d’impuissance. Trop habitués à penser que nous sommes maitres de notre destin. Certains se sentent infantilisés de ce point de vue.
75% des Français connaissent des troubles du sommeil mi-2020, contre 49% en 2017. En 50 ans nos nuits ont rétréci de 1h30.
L’interview de Vigarelllo est super, notamment quand il parle des nouveaux mots de la fatigue arrivés avec la révolution industrielle ou quand il évoque un ennemi de la fatigue : sa quasi impossible objective mesurabilité. J’aime également la responsabilité qu’il place sur les épaules des slogans marketing qui déportent la valeur d’un objet sur un individu. Just do it, Parce que je le vaux bien : ces injonctions peuvent créer de la frustration en cas d’échec, de l’individualisme aliénant dans tous les cas.