Une personne plus rigoureuse que moi aurait probablement mené l’enquête. Ou cherché à comprendre d’où vient cette mode des pages contributeurs, qui peuplent de plus en plus fréquemment la presse magazine (ces deux captures d’écran proviennent de M le Magazine et AD de mars 2021).
Je vais mettre les pieds dans le plat mais je ne suis pas loin de qualifier ce phénomène de mythologie moderne.
Que raconte l’existence des pages contributeurs ?
D’abord, que contrairement à un journal classique, il n’y a plus de journalistes titulaires mais uniquement des contributeurs extérieurs, invités pour l’occasion.
Ensuite, que la revue en question n’a pas été pensée par des journalistes mais par des contributeurs, ce qui change pas mal de chose quand on y pense. S’il n’y a plus de journalistes dans un journal, ce n’est plus un journal.
Comment appelle-t-on un canard alimenté par des contributeurs extérieurs ? Quel nom devrait porter une entreprise qui n’emploie que des indépendants ? Une plateforme ? Une app ? Une exploitation agricole du 19e siècle ?
Je ne peux pas m’empêcher de lire ces pages contributeurs comme de miséreux justificatifs d’ubérisation des métiers de la presse, ce qui me rend triste car j’aime la presse.