Dans le tourbillon permanent de l’innovation technique (conférant parfois de l’injonction), il y a peu de place pour le ressac technologique.
Ce phénomène désigne l’abandon d’une technologie récente au bénéfice d’une plus ancienne mais éprouvée.
Nous avons tous en tête l’image d’une vieille calculette qui traîne sur les bureaux ou de la cafetière filtre ayant repris ses droits sur la Nespresso, récemment délaissée.
Tout comme il existe plusieurs formes de ressacs (du rejet temporaire à l’abandon total en passant par la cohabitation), il n’y pas une mais plusieurs explications du phénomène : l’innovation ne tient pas ses promesses, on se rend compte que l’outil substitué n’était finalement pas si mal, la nouveauté génère un corollaire inattendu, l’environnement change, la tendance s’inverse…
Comment expliquer le retour en grâce de certains titres papier, des cartes postales ou des agences de voyage brick and mortar?
Le progrès n’est pas toujours là où on l’attend. Derrière la beauté efficace d’une machine Nespresso, il y a des règles anti-concurrence d’un autre âge, une vision environnementale catastrophique, un reliquat statutaire suranné.
Les métiers du marketing et de la com sont pourtant bien placés pour en témoigner : le progrès est populaire. Il n’est pas de succès sans pertinence, sans affordance, sans plébiscite. Si le digital a bien amplifié un phénomène, c’est celui de la route bottom-up de l’innovation.
Le progrès vient d’en bas, pas d’en haut.