Déniché par Sébastien il y a quelques jours, le concept de skeuomorphisme (du grec skeuos – l’outil et morphe – la forme) est passionnant.
Il désigne la forme d’un objet nouveau empruntée à un objet ancien.
Une image vaut 1000 mots, aussi, les exemples sont innombrables : pensez aux corbeilles sur nos bureaux d’ordinateur, aux boutons sur les sites web, aux enjoliveurs d’auto à rayons, aux icones de la plupart des programmes informatiques (l’e-mail ou les dossiers), les effets vintage appliqués aux photos d’Instagram ou d’Hipstamatic…
Une quantité incroyable d’objets réels ou virtuels doivent leur design à des artefacts anciens et identifiés.
Cela illustre parfaitement le fameux effet de diligence, postulant que les usages de chaque nouvelle technologie commencent toujours pas s’inspirer de celle qu’elle remplace : les wagons de train étaient dessinés en forme de diligence, la photographie a commencé par imiter la peinture, la télévision filmait des pièces de théâtre…
C’est un des critères de reconnaissance des génies : ils appartiennent à la caste de ceux qui dépassent l’effet de diligence pour développer des usages propres à une technologie : Méliés au cinéma, Loewy est les locomotives, Apple et le multitouch…
A quoi sert le skeuomorphisme? A régler une problématique d’affordance. Afin de signifier le plus efficacement leur fonction ou leur nature, les nouveaux objets gagnent à emprunter des formes familières. C’est un raccourci.
C’est pour cette raison qu’arrivé à un certain point, certains designers s’agacent du skeuomorphisme omniprésent sur le web ou dans les UX (voir cette courte vidéo) :
MàJ : Merci pour cet article Sylvain
MàJ : quelques exemples ici.